LUCIFER AU BALCON
Quand autrui se plaît au balcon
Où l'air y est très pur et peut sentir très bon,
Il peut aussi épier, fabuler à loisirs
Sur celui qui s'en va, qui reste ou va venir.
Cette course infernale commence parfois très tôt,
Du vite-vite son chez soi pour ne pas perdre un mot :
Comme, au hazard des rues, une personne passe,
Elle est cataloguée sans même produire une grimace.
Les cancans honorables, je n'en connais aucun ;
Ils commencent petits allant du roux au brun
Et ne cesse qu'au moment où toutes les couleurs mélangées
Virent au caca d'oie nauséabonds pour enfin déranger !
C'est comme un lourd refrain qui vous chauffe les oreilles,
Une mouche sur la merde, un fredonnement d'abeille,
Une minute de bien pour deux heures d'agacements
Comme une craie sur un tableau en grincements de dents !
Du commère au balcon à celui qui bouscule
Aucun n'est trop énorme ou trop minuscule,
Il parle sans savoir ni se soucier du "Que sera",
Il joue d'indiscrétions et tricote en paria
Une couverture infâme de toutes ses insanités ;
Il ignore les bonnes manières et l'humilité !
Il jouit d'une immondice
Par jalousie soudaine et par caprice ;
Nul ne le détournera du but qu'il atteindra
En volant le linge sâle de la voisine d'en bas !
Il sera votre ami pour mieux jouer de vous,
Flairant vos doux sourires pour vous mettre à genoux :
Voilà donc la vermine qui me rempli d'effrois,
Je la vois torse-nu même lorsqu'il fait froid ;
Je connais d'elle long sans qu'elle ne me soupçonne,
J'ai vu toute la noirceur, qui, naïveté, façonne
A sa convenance sans moindre petits scrupules,
Et j'ose montrer du doigt ce genre de crapules !!
Parce que rien ici-bas
Ne remplacera l'émoi
Que procure un coeur honnête, heureux
Sur un bel être droit...Et amoureux.
15 juillet 2007. Pauley Perett