Le courage de Mamie
Le grand ciel bleu au dessus de sa tête s'est obscurci,
Elle a perdu son amour, ses repères, sa moitié,
Parti vivre au paradis.
Le matin, la rosée lui donne le frisson,
Le vide, l'absence, aucune parole à l'horizon !
Le coeur comme un lave-linge
Prêt à essorer,
Elle pleure son ange, son amour, inondée,
Les rivières de toute sa vie
S'écoulent de ses yeux,
Elle ne sera plus jamais heureuse,
Comme l'on est heureux à deux !
Ses sourires, même les plus francs
Auront toujours un goût amer.
J'imagine le supplice,
Le mal profond, le désespoir
Quand l'être que l'on chéri plus que tout
Nous quitte pour ne jamais plus revenir.
J'admire le courage et la force de continuer,
Serais-je aussi forte si cela m'arrivait ?
Il faut pourtant avancer quand tout s'effondre,
Je le sais,
Mais Dieu dans ses clémences
Oublie toujours quelqu'un !
Tout est imparfait,
Il faut sans cesse combattre,
Tomber, se battre, tomber encore et continuer,
Sempiternellement, il faut vivre pour quelqu'un
Avant soi et imaginer ses peines.
Quand l'âme appelle le suicide
Et que plus rien ne fait envie,
Il faut penser à ceux qui serait là encore,
S'ils avaient choisi !
J'ose alors espérer
Que lorsque Dieu viendra dans ma maison
Chercher quelqu'un, il n'hésitera pas
A me prendre,
Et à donner tout le courage du monde
Aux miens pour que mon trépas
Soit moins douloureux.
J'imagine que les épreuves
Rendent plus fort,
Mamie est un exemple pour moi :
Sans générosité, elle aurait fait
Le grand saut
Avec son héros de mari,
Mon grand père si adorable,
Quelle tristesse !
Aimer plus fort que tout
Peut entrainer une mort lente
Avec ses travers les plus périlleux,
Aliénation, folie, torture...
Mamie est un joyau d'amour
Que jamais rien ne fânera.
Elle est belle, je suis triste
Pour elle plus que pour moi.
VND janvier 2006. Pauley Perett